.:: Chronique 1. Patrick en vadrouille ::.

Buenos Aires - 29 janvier 2003

Avant hier, le lundi 27 janvier 2003 à 07h10 du matin, le vol Iberia RG8923 assurant la liaison entre Buenos Aires et Santiago de Chili est parti avec au moins un siège vide, une place vacante qui illustre le début des imprévus de mon voyage...

Enfin pas tout à fait car, exactement une semaine auparavant, le lundi 20 janvier 2003 à l'aéroport de Brussel "Nationaal", l'hôtesse d'accueil du stand Iberia - aussi latino que Guy Verhofstadt - m'avait affirmé que je ne pourrai pas rentrer en Argentine sans visa avec un billet aller simple. A deux doigts de tout annuler, j'ai opté au dernier moment pour un billet supplémentaire Buenos Aires - Santiago, attestant que je sortirai bien d'Argentine endéans les 3 mois impartis par le visa touristique que l'on reçoit à la douane.

Après des adieux essoufflés, j'ai finalement réussi à ne pas rater mon avion, à 30 secondes près, selon les dires du steward Ibérien passablement énervé, presque autant que moi. Ironie du sort, jamais aucun douanier n'a pris la peine de vérifier mon billet...


J'ai donc laissé partir mon avion pour Santiago de Chili. Béné, actuellement sur l'Île de Pâques, ne pourra en effet me rejoindre avant le 15 février. Dès lors, au lieu de descendre ensemble en Mountain bike (et en bus et en bateau) jusqu'à Ushuaïa, nous allons sans doute faire l'inverse : partir de la terre de feu pour remonter vers le nord à travers la Patagonie : Puerto Natales, le Parc national Torres del Paine, El Calafate, le glacier Perito Moreno, le mont Fitz Roy, on passe ensuite au Chili jusqu'à l'île de Chiloe et on remonte jusqu'à Santiago. Cet itinéraire nous permettra en outre de profiter des vents dominants provenant du sud, qu'il vaut mieux avoir dans le dos que dans ta face! Ces vents dominants ont été observés par Frank, ancien responsable de la salle de mise en condition physique du centre sportif de l'UCL, qui a traversé la Patagonie en vélo (sans bus et sans bateau) en 1995. Sa selle s'en souvient bien…

D'ici là, au revoir Buenos Aires, capitale mondiale du tango, bonjour Bariloche, capitale argentine du ski, avec un petit détour par la péninsule Valdez pour dire bonjour aux milliers d'éléphants de mer et de pingouins qui y ont élu domicile. Au programme : trekking, rafting, canyoning, plongée, mountainbike et andinisme. Impossible de faire de l'alpinisme ici, allez savoir pourquoi…

Pour ce qui est de Buenos Aires, il s'agit d'une ville très agréable à vivre, les gens sont gentils, les taxis nombreux et les femmes jolies. On s'y sent bien et assez peu dépaysé, sans doute à cause de l'omniprésente influence européenne. Je repense d'ailleurs à cette pub dans le metro qui m'a bien fait rire, dans laquelle la chaîne TV5 se vante d'offrir le meilleur du cinéma français, apparemment une référence ici : " El Festival de Cannes no es un exposición de perros (chiens)! "... Ah bon !?

Avec la crise, Buenos Aires est même devenue bon marché : 25 cents le ticket de metro, 2 euro pour traverser la ville en taxi, 4 euro pour un " bife de lomo " (filet pur) qui fond sous le palais… Bref, parfait pour pousser au régime et à l'exercice !

Depuis la dévaluation du pesos (1 US$ = 3,28 pesos au cours d'aujourd'hui), les buenosairiens, plutôt que de bêtement se taper la tête contre les murs, ont décidé de se nourrir essentiellement d'activités culturelles, qui restent à très bas prix et donc accessibles à tous. Pour donner un exemple, la première représentation de la saison au théâtre Colón (un des plus grands opéra au monde, 3.500 places, 1.200 employés, acoustique exemplaire) sera accessible au prix dérisoire de 2 pesos, soit 60 cents, et ce pour l'ensemble des places !

A Buenos Aires, on ne peut dissocier culture et Tango, qui fait partie intégrante de la vie des citadins, de leur identité culturelle. Cette danse dégage une telle force, une telle sensualité et une telle passion que je rougis de honte à l'idée que mon concept de la danse consiste à me trémousser frénétiquement tout seul comme un débile en espérant me faire remarquer.

Mais le tango se mérite, pas question d'apprendre en trois jours, il faut compter 3 à 6 mois, à raison d'une fois par semaine, avant de pouvoir inviter sa ou son premier partenaire dans une milonga endiablée. Paradoxalement, je devrai sans doute attendre mon retour en Belgique avant de pouvoir expérimenter la magie de cette danse...


¡Hasta la proxima!

Patrick


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